Le changement, Utopie ou Réalité Imminente ?
« Il est souvent nécessaire de s’être empêtré pour avoir la force, le courage ou l’obligation de changer » Roustang, F. (2008).
Qui n’a jamais rêvé de changer sa vie, de changer de vie ou de changer de comportements, d’habitudes, … ? Sommes-nous en capacité d’accepter ces changements qui viennent à nous, changements qui peuvent être imposés, subis, choisis, désirés ? Sommes-nous tous égaux face aux défis de la vie, face aux opportunités qui nous sont offertes ?
Nous avons un fonctionnement homéostatique et sommes donc en recherche permanente d’équilibre. Or, l’apparition d’un changement, qu’il nous amène à sortir de notre zone de confort, qu’il nous bouscule, qu’il nous perde… provoque un déséquilibre entraînant stress et émotion. Nous cherchons, dans un premier temps, à nous adapter afin de retrouver cet équilibre perdu. Dans certaines situations, ce sera chose aisée et dans d’autres, ce sera plus délicat, plus douloureux d’où l’apparition de résistances au changement par le biais de mécanismes de défense.
Le défi consiste à faire de ce changement un progrès, une avancée véritable vers ce que nous sommes et ce que nous recherchons, ici, dans cette vie. Mais nous ne sommes pas tous égaux face à ces changements car nous portons notre histoire et avec elle, une empreinte qui nous permet de réagir, d’agir …
Nous sommes donc invités, lors de ces phases aigües, désirées ou pas, à nous poser cette question, celle du héros de Musset[1], Perdican : est-ce moi qui ai vécu et non un être factice créé par mon orgueil et mon ennui ?
Notre moi social se développe bien souvent dans l’oubli de notre moi profond. Notre être est mis à mal d’où un sentiment d’étrangeté à soi-même, d’absence de sens, un sentiment de vide aussi qui peut apparaître ici ou là. Le besoin de changement provient du réveil du moi profond qui exige d’être pris en considération.
Alors que faire ?
Le modèle proposé par les psychologues Prochaska et Di Clemente, nommé modèle transthéorique du changement, décrit les cinq grandes étapes à enclencher pour aller vers ce changement :
- Pré-contemplation ou inaction
- Contemplation ou prise de conscience
- Préparation
- Action
- Maintien
Phase 1 - Inaction ou pré-contemplation
La personne pense que le changement à opérer est trop coûteux, voire impossible.
Les habitudes actuelles conviennent encore même si la personne est malheureuse. Continuer à être dans cet état de mal être présente un avantage indéniable : rester dans sa zone de confort.
Le doute est le principal obstacle au changement suivi de très près par la peur, la peur qui se construit sur des croyances fonctionnant comme des programmes pré-enregistrés dans le cerveau et ressortant régulièrement. Ce sont de véritables schémas neuronaux qui entretiennent et justifient le scénario de vie. Chacun d’entre nous peut ressentir la peur d’entrer dans un monde qui lui est totalement inconnu. Cette sensation est tout à fait normal.
A ce stade, il est fondamental de savoir faire la différence entre ce que l’on peut modifier, maitriser seul ou avec de l’aide, ce que Machiavel[2] nommait, dans ses conseils au Prince, « l’ordre de la vertu » et ce que l’on ne peut changer, ce qui n’est pas sous contrôle, « l’ordre de la fortune ».
Phase 2 - Prise de conscience ou contemplation
La personne commence à penser au changement car elle se rend compte de ses difficultés actuelles qui perdurent et elle commence à être en souffrance. C’est cette souffrance engendrée par la recherche d’une solution qui constitue le ressort vers le changement. Et ce ne sera que lorsqu’il n’y aura plus d’autres choix que le changement adviendra.
Ne plus arriver à respirer force à chercher dans un délai très court des possibles.
Phase 3 - Préparation
Les bénéfices du changement apparaissent comme vitaux et plus puissants que l’immobilisme dans lequel la personne se trouve. C’est la phase de l’acceptation. La personne sait qu’il faut agir. La peur de l’échec s’estompe et n’est plus invalidante.
Phase 4 - L’action
Les comportements et les attitudes permettant d’enclencher le changement sont adoptés. La personne organise sa vie et son environnement de manière à faciliter la mise en place des changements.
Phase 5 - Le maintien ou la consolidation
Si la personne a réussi à maintenir le cap du changement durant au moins six mois, la rechute s’estompe de plus en plus. Et si rechute il y a, la personne se doit de réactiver ses ressources, celles qui sont présentes et celles qui ont été acquises et mettre en place de nouveaux objectifs réalisables.
Suggestions pour y voir plus clair :
Savoir pourquoi on veut enclencher ce changement ou enrayer cette habitude, ce comportement qui gâche la vie
En quoi cela pose-t-il encore souci ?
Qu’est-ce que le changement rend possible ?
Qu’est-ce qui serait observable concrètement lorsque ce sera fait (corps, manière d’évoluer dans l’espace, voix, souffle, ton, …) ?
Identifier ce qui pourrait être source de résistances
Identifier les forces et les ressources
Ce qui semble donner du sens et de la valeur à la vie dans ses phases de changements, c’est la possibilité qui est offerte de retrouver un équilibre harmonieux, la possibilité de se construire un nouveau cap de vie en adéquation avec ses comportements et ses valeurs, tendre dans la juste direction en gagnant en qualité de présence à soi, à l’autre et savoir mieux exprimer son potentiel et sa singularité.
Il est toujours possible de faire reculer les frontières de l’inné pour augmenter le territoire de l’acquis. Il est toujours possible d’aider l’autre à découvrir le potentiel qu’il détient. Tout est, encore, à écrire …
Prenez rv pour initier le changement que vous souhaitez voir advenir.
tel 06 51 30 89 35
Lou Cabalery
Docteur en sciences humaines, Hypnothérapeute formée en psychopathologie
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