Fâchons-nous mais fâchons-nous bien
L'objectif de cet article est d'aider le lecteur à y voir plus clair dans sa colère et d'en faire bon usage et pour celui qui la reçoit, de mieux la comprendre pour la recadrer, éventuellement.
La colère est accusée de bien des maux dont celui de perte de contrôle avec un recours à la violence physique ou verbale. C'est la raison pour laquelle de nombreux thérapeutes encouragent à redevenir zen, à quitter toute trace de colère.
Pour ma part, en tant qu'hypnothérapeute, je la trouve extrêmement intéressante et j'invite mes patients à un tout autre travail.
La colère est une émotion primaire protégeant ce qui est important aux yeux de celui qui l'utilise.
Notre société, notre éducation nous a appris à la faire taire, à l'enfermer dans un excès de travail, de comportements compulsifs, d'obsessions continuelles de nettoyage, de comptages, de rangement, d'activités sportives, culturelles, sexuelles, de régimes alimentaires, .... Et ce faisant, nous en avons oublié ses vertus car la colère améliore notre énergie et avec elle, notre impact sur le monde. Elle renforce notre capacité à résoudre des conflits, à satisfaire nos besoins. Et si on en fait bon usage, elle peut même nous aider à repérer en quoi le monde, ici et maintenant, n'est pas assez bon pour nous et à mettre en place des conduites destinées à l'améliorer afin qu'il devienne meilleur, plus aimant, moins frustrant.
Les fonctions de la colère :
c'est avant tout un signal de frustration ou de violation de territoire. Elle est le signal d'une perte de liberté psychique, physique, spirituelle.
elle suscite chez les autres une meilleure écoute
elle renforce l'unité interne car la personne en colère montre qu'elle ne peut être dans une relation fusionnelle et qu'elle souhaite rétablir des frontières interpersonnelles
elle améliore l'énergie en l'orientant vers la source du conflit. Rien de mieux qu'une bonne colère pour échanger.
et enfin, elle vient tester le lien d'attachement.
L'importance de la colère est proportionnelle à l'amour que l'on porte à l'autre et à l'amour que l'on veut recevoir. Mais elle ne doit en aucune manière servir de justificatif à toute forme de violence.
Alors comment en faire bon usage ?
il y a, dans toutes les colères, deux aspects : le problème à résoudre et la force des sentiments.
Et parmi ces sentiments, il est nécessaire de distinguer ceux présents, ici et maintenant, et ceux reliés au passé et ravivés à l'occasion de la situation actuelle. Il est donc primordiale de traiter les colères anciennes et nouvelles, distinctement. Parfois, ce n'est pas aisé de les distinguer. Alors, un petit truc pour aider à cette différenciation : observer sa durée, son intensité et son énergie. Si la colère est ciblée, de courte durée et d'une intensité qui ne surprend personne, elle se résout, en principe, en même temps que ce qui l'a suscité.
Comment y mettre fin ?
Pour celui qui est en colère, il est fondamental d'énoncer sa propre souffrance. Il faut poser des mots sur son propre malaise, sur ses émotions et surtout, ne pas parler de l'autre. Il faut être centré sur soi pour énoncer aussi clairement que possible ce que l'on comprend du problème et la demande de changement attendu en montrant toute l'importance que cela revêt.
Et pour terminer, il faut inviter l'autre, par une simple question, à prendre position, sur cette demande de changement : peux-tu le faire ?
Et si c'est non, il faut dialoguer en demandant :
des explications, des clarifications - pour quelles raisons ne peux-tu le faire ? quels sont les obstacles ? comment puis-je t'aider à réaliser ce changement qui m'est nécessaire ?
en révisant le contrat nous liant à la personne : pourquoi sommes-nous ensemble ici ? avons-nous les mêmes priorités ? ou en modifier ses clauses.
Comment se réapproprier sa colère ?
Deux deuils sont à faire :
il faut accepter de laisser partir son identité ancienne et son image de "personne gentille"
il faut apprendre à regarder le monde tel qu'il est et non tel que l'on voudrait qu'il soit. Il faut apprendre à mettre son énergie créatrice pour le rendre meilleur, bon et aimant car il ne l'est malheureusement pas toujours.
L'hypnose est un formidable outil thérapeutique pour se réapproprier sa colère, et pour ceux qui la subissent, un apprentissage vers des techniques de communication autres.
Et vous, quel usage faites-vous de la colère ?
Si vous avez besoin d'aide, si vous souhaitez être accompagné(e), n'hésitez pas à m'appeler ou à m'écrire :
tel 06 51 30 89 35
Lou Cabalery
Hypnothérapeute, Docteur en sciences humaines, formée en psychopathologie, spécialiste en psychotraumatisme et gestion de la douleur
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